Bioplastique, biodégradable, 100% recyclable… Les techniques pour nous faire rêver un plastique fantastique ne manquent pas. Mais existe-t-il un plastique vraiment sain et écologique ? 

La recette du « plastique »

Un peu de pétrole…

Chauffez à haute pression le naphta, liquide issu du raffinage du pétrole, puis refroidissez brutalement afin d’obtenir des monomères (chaine de molécule de carbone).

Puis liez ces derniers afin d’obtenir des polymères, soit des thermoplastiques  (PE, PEHD, PVC, PET, PP, PS, PA, etc.) soit des thermodurcissables (PUR, UP, silicone, etc.).

Selon la molécule de départ et la forme finale des polymères, on obtiendra des propriétés différentes, mou ou au contraire très dur, rigide et cassant ou bien souple et pliable, sous forme de granulé, de liquide ou de poudre.

… et beaucoup d’additifs

A cela est ajoutée la poudre de perlimpinpin préférée des industriels : les adjuvants et additifs !

Ces petites molécules viennent se greffer aux polymères pour ajuster leur comportement. Si on a besoin d’assouplir un plastique, on lui ajoute des phtalates. Si on veut allonger sa durée de vie, on lui ajoute des stabilisants pour le protéger des effets de l’oxydation ou des UV. Tout est possible ! Ignifugeants pour éviter l’embrasement de la matière en cas de feu, antistatiques pour repousser la poussière, antifongiques et bactéricides grâce aux nanoparticules d’argent pour protéger la matière des moisissures et bactéries.

… dans votre corps

Ces additifs sont facilement détachées de la matière, dès lors qu’elles se retrouvent dans un environnement favorable : chaleur, gras, acidité, humidité, friction… Or, la plupart des additifs sont toxiques. Que de bons souvenirs, les jouets mâchouillés par bébé plein de phtalates et bisphénols.

Mais pas d’inquiétude, quand la loi en interdit enfin un, les industriels en dégainent un autre, parfois pire que le premier. Le bisphénol A « BPA » (perturbateur endocrinien avéré) en est l’exemple quand il a été remplacé par le « BPS ». Le problème ? Le même que le BPA ! Mais en plus méchant car il s’accumule plus dans l’organisme que le « BPA ».

… et les sacs poubelles

Qu’on se le dise tout de suite, le miracle du plastique recyclé à 100% à l’infini n’existe pas. Il est vrai que si les déchets plastiques à traiter sont très spécifiques (comme des bouteilles en plastique transparentes à base de PET), les granulés contenant polymères et additifs peuvent être réutilisés tels quels pour refaire des bouteilles transparentes. Le recyclage est dit alors en boucle fermée. 

Tels quels? Enfin presque ! Les effets de températures associés aux processus de recyclage sont à l’origine de dégradation de la matière recyclée. Un phénomène qui limite de facto le recyclage. Par exemple, le recyclage d’une bouteille est limité à 7 cycles, après quoi la dégradation de la matière est trop importante.

Ce cas « idéal » de la boucle fermée est de plus très rare. En effet, la diversité des déchets collectés conduit, même après tri par type de polymères, à des granulés présentant des additifs d’origines variés qui rendent impossibles le retour aux polymères initiaux, du fait de l’impossibilité lors du recyclage mécanique de débarrasser les polymères des pollutions internes causées par l’ajout des additifs.

Mais ne vous en faite pas, d’autres applications, moins regardantes sur la qualité des granulés, sont alors envisagées comme la production de sacs-poubelles qui permettront de remplir plus les décharges … de sac poubelles : on parle alors de recyclage en boucle ouverte, à la bonne heure !

Alors posons-nous les bonnes questions

Les principaux éléments affectant l’empreinte environnementale des plastifiants sont les additifs qui s’y retrouvent. Plusieurs additifs sont introduits dans de nombreux articles à cause de lois désuètes, de raisons historiques ou encore, par une puissante industrie pétrochimique qui veut rester lucrative. Il est donc primordial de choisir des polymères sans ajouts s’ils ne sont pas nécessaires afin de protéger notre santé et l’environnement.